lundi 16 mars 2015

Annonce de l'Année Sainte extraordinaire de la Divine Miséricorde

Annonce de l'Année sainte extraordinaire de la miséricorde
Célébration pénitentielle présidée par le pape, 13 mars
Pape François
ROME, 15 mars 2015 (Zenit.org) - Le jugement qui vient de Dieu « est un jugement de miséricorde », déclare le pape François, dans son homélie pour la célébration pénitentielle au cours de laquelle il a annoncé une « année sainte extraordinaire de la miséricorde ».
Le pape a présidé cette célébration en la basilique Saint-Pierre, vendredi, 13 mars, en l’anniversaire de son élection comme Successeur de Pierre.
Voici notre traduction intégrale de l'homélie du pape François.
Homélie du pape François
Cette année aussi, à la veille du quatrième Dimanche de Carême, nous nous sommes réunis pour célébrer la liturgie pénitentielle. Nous sommes unis à tant de chrétiens qui, aujourd'hui, dans toutes les parties du monde, ont accueilli l'invitation à vivre ce moment comme un signe de la bonté du Seigneur. En fait, le sacrement de la Réconciliation permet de s’approcher du Père avec confiance pour avoir la certitude de son pardon. Il est vraiment « riche en miséricorde » et il l'étend avec abondance sur tous ceux qui recourent à Lui d’un cœur sincère.
Etre ici pour faire l'expérience de son amour c'est de toute façon, avant tout, le fruit de sa grâce. Comme l’apôtre Paul  nous l'a rappelé, Dieu ne cesse jamais de montrer la richesse de sa miséricorde au cours de siècles. La transformation du cœur qui nous porte à confesser nos péchés est un « don de Dieu ». Par nous même, nous ne pouvons pas. La possibilité de confesser nos péchés est un don de Dieu, c'est un cadeau, c'est « son œuvre » (cf. Ephésiens 2, 8-10). Être touchés avec tendresse par sa main et modelés par sa grâce nous permet, par conséquent de nous approcher du prêtre sans crainte pour nos fautes, mais avec la certitude d'être accueillis par lui au nom de Dieu, et d’être compris malgré nos misères ; mais aussi de nous approcher sans avocat de la défense : nous n'en avons qu'un seul, qui a donné sa vie pour nos péchés ! C'est Lui qui, avec le Père, nous défend toujours. En sortant du confessionnal, nous sentirons sa force qui redonne la vie et restitue l'enthousiasme de la foi. Après la confession nous seront nés à nouveau.
L’Évangile que nous avons écouté (cf. Luc 7,36-50) nous ouvre un chemin d'espérance et de réconfort. C'est bon de sentir sur nous le regard même de Jésus, plein de compassion, comme l'a perçu la femme pécheresse dans la maison du pharisien. Dans ce passage deux mots reviennent avec insistance : amour et jugement.
Il y a l'amour de la femme pécheresse qui s'humilie devant le Seigneur ; mais auparavant encore, il y a l'amour miséricordieux de Jésus pour elle, qui la pousse à s'avancer. Ses larmes de repentir et de joie lavent les pieds du Maître, et ses cheveux les essuient avec gratitude ; ses baisers sont l'expression de son affection pure ; et l’onguent parfumé versé en abondance atteste combien Il est précieux à ses yeux. Chaque geste de cette femme parle d'amour et exprime son désir d'avoir une certitude inébranlable dans sa vie : celle d'avoir été pardonnée. Et cette certitude est très belle ! Et Jésus lui donne cette certitude : en l'accueillant, il lui manifeste l'amour de Dieu pour elle, pour elle justement, une pécheresse publique ! L'amour et le pardon sont simultanés : Dieu lui pardonne beaucoup, lui pardonne tout, parce qu’« elle a beaucoup aimé » (Luc 7,47).
Et elle, elle adore Jésus parce qu'elle sent qu'en Lui il y a la miséricorde et pas de condamnation. Elle sent que Jésus la comprend avec amour, elle, qui est une pécheresse. Grâce à Jésus, ses nombreux péchés Dieu les rejette derrière lui, il ne s’en souvient plus (cf. Is 43,25). Parce que cela aussi est vrai : quand Dieu pardonne, il oublie. Il est grand le pardon de Dieu ! Pour elle, une nouvelle période commence maintenant; elle est née à nouveau dans l'amour à une vie nouvelle.
Cette femme a vraiment rencontré le Seigneur. Dans le silence, elle lui a ouvert son cœur ; dans la douleur, elle lui a manifester son repentir pour ses péchés ; par ses larmes, elle a fait appel à la bonté divine pour recevoir le pardon. Il n'y aura pour elle aucun jugement sinon celui qui vient de Dieu, et c'est le jugement de la miséricorde. Le protagoniste de cette rencontre est certainement l'amour, la miséricorde qui va au-delà de la justice.
Simon, le maître de maison, le pharisien, au contraire, ne réussit pas à trouver le chemin de l'amour. Tout est calculé, tout est pensé, …. Il s’arrête sur le seuil du formalisme. Ce n’est pas beau, l'amour formel, on ne le comprend pas. Il n'est pas capable d'accomplir le pas suivant pour aller à la rencontre de Jésus qui lui apporte le salut. Simon s'est limité à inviter Jésus à déjeuner, mais il ne l'a pas vraiment accueilli.  En pensée, il invoque seulement la justice et en faisant ainsi il se trompe. Son jugement sur la femme l'éloigne de la vérité et il ne lui permet pas non plus de comprendre qui est son hôte. Il s'est arrêté à la superficie – au formalisme – il n'a pas été capable de regarder le cœur. Face à la parabole de Jésus et à la question : quel serviteur a aimé le plus ? le pharisien répond correctement : « Celui auquel il a remis le plus. Et Jésus ne manque pas de lui faire observer : « Tu as bien jugé » (Lc 7,43). C’est seulement quand le jugement de Simon tourné vers l'amour, qu’il est dans le juste.
Le rappel de Jésus pousse chacun de nous à ne jamais s'arrêter à la superficie des choses, surtout quand nous sommes face à une personne. Nous sommes appelés à voir au-delà, à miser sur le cœur pour voir de quelle générosité chacun est capable. Personne ne peut être exclu de la miséricorde de Dieu. Tous connaissent le chemin pour y accéder et l’Égliseest la maison qui accueille tout le monde et ne refuse personne. Ses portes sont en permanence grandes ouvertes, pour que tous ceux qui sont touchés par la grâce puissent trouver la certitude du pardon. Plus grand est le péché et encore plus grand doit être l'amour que l’Église exprime à ceux qui se convertissent.
Avec combien d’amour Jésus nous regarde ! Avec combien d’amour il guérit notre cœur de pécheur ! Jamais il ne s'effraye de nos péchés. Pensons au fils prodigue qui, quand il décide de retourner chez son père, pense lui faire un discours, mais son père ne le laisse pas parler, il l'embrasse (cf. Luc 15, 17-24). Jésus fait ainsi avec nous. « Père, j'ai tant de péchés.... » - « Mais lui sera content si tu vas : il t'embrassera avec tant d'amour ! N’aie pas peur ».
Chers frères et sœurs, j'ai souvent pensé à la façon dont l’Église pourrait rendre plus évidente sa mission d'être témoin de la miséricorde. C'est un chemin qui commence par une conversion spirituelle ; nous devons faire ce chemin. C’est pour cela que j'ai décidé l’indiction d’un Jubilé extraordinaire qui ait à son centre la miséricorde de Dieu. Ce sera une Année Sainte de la Miséricorde. Nous voulons la vivre à la lumière de la parole du Seigneur : « Soyez miséricordieux comme votre Père »  (cf. Luc 6,36). Et ceci spécialement pour les confesseurs ! Tant de miséricorde !
Cette Année Sainte commencera à la prochaine solennité de l'Immaculée Conception et se conclura le 20 novembre 2016, le Dimanche de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'univers et visage vivant de la miséricorde du Père. Je confie l'organisation de ce Jubilé au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour qu'il puisse l'animer comme une nouvelle étape du chemin de l’Église dans sa mission d’apporter à chaque personne l’Évangile de la miséricorde.
Je suis convaincu que toute l’Église, qui a tellement besoin de recevoir la miséricorde, parce que nous sommes des pêcheurs, pourra trouver dans ce Jubilé la joie de redécouvrir et rendre féconde la miséricorde de Dieu, par laquelle nous sommes tous appelés à apporter la consolation à tout homme et à toute femme de notre temps. N'oublions pas que Dieu pardonne tout, et que Dieu pardonne toujours. Ne nous lassons pas de demander pardon. Confions dès maintenant cette Année à la Mère de la Miséricorde, pour qu’elle tourne vers nous son regard et qu’elle veille sur notre chemin : notre chemin pénitentiel, notre chemin le cœur ouvert, pendant un an, pour recevoir l'indulgence de Dieu, pour recevoir la miséricorde de Dieu.

jeudi 12 mars 2015

Que l'Esprit Saint nous conduise!

 Que l’Esprit Saint nous conduise à la pleine connaissance de l’Unique Vérité !

L’année dernière le pape François a donné des catéchèses au sujet des sept dons de l’Esprit Saint – la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Je vous propose de faire la Neuvaine au Saint-Esprit avec le pape pour guide. Il s’adresse à nous d’une manière simple et concrète. C’est dans notre vie de tous les jours que nous témoignons que nous sommes réceptifs aux les dons de l’Esprit Saint.

1 Le premier don du Saint-Esprit est donc la sagesse. Il ne s’agit pas simplement de la sagesse humaine qui est le fruit de la connaissance et de l’expérience, qui n’est pas l’œil de Dieu. La sagesse est ce que le Saint-Esprit accomplit en nous afin que nous voyions toutes les choses avec les yeux de Dieu. Tel est le don de la sagesse. Cette sagesse dérive de l’intimité avec Dieu. Quand nous sommes en communion avec le Seigneur, c’est comme si le Saint-Esprit transfigurait notre cœur et lui faisait percevoir toute sa chaleur et sa prédilection.
Le Saint-Esprit rend alors le chrétien « sage », non qu’il ait une réponse à toute question, qu’il sache tout, mais au sens qu’il reconnaît quand une chose est de Dieu et quand elle n’est pas de Dieu ; il possède cette sagesse que Dieu donne à nos cœurs. C’est dans ce sens que le cœur de l’homme sage possède le goût et la saveur de Dieu.
Si nous écoutons le Saint-Esprit, Il nous enseigne cette voie de la sagesse, il nous offre la sagesse qui est de voir avec les yeux de Dieu, d’entendre avec les oreilles de Dieu, d’aimer avec le cœur de Dieu, de juger les choses avec le jugement de Dieu. Et cela ne s’apprend pas : c’est un cadeau du Saint-Esprit. C’est pourquoi nous devons demander au Seigneur qu’il nous donne le Saint-Esprit et qu’il nous fasse le don de la sagesse. Avec cette sagesse, nous allons de l’avant, nous construisons la famille,  nous construisons l’Église, et nous nous sanctifions tous.
Demandons aujourd’hui la grâce de la sagesse.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

2 Le deuxième don de l’Esprit est celui l’intelligence. À nouveau, il ne s’agit pas de l’intelligence humaine, de la capacité intellectuelle dont nous pouvons être plus ou moins pourvus. Il s’agit d’une grâce que seul l’Esprit Saint peut donner et qui suscite chez le chrétien la capacité d’aller au-delà de l’aspect extérieur de la réalité et de scruter les profondeurs de la pensée de Dieu et de son dessein de salut.
L’intelligence permet de "intus legere", c’est-à-dire de "lire à l’intérieur" : ce don nous fait comprendre les choses comme Dieu les comprend, avec l’intelligence de Dieu. On peut en effet comprendre une situation avec l’intelligence humaine, avec prudence, et c’est bien. Mais comprendre une situation en profondeur, comme Dieu la comprend, est l’effet de ce don. C’est le don avec lequel l’Esprit Saint nous introduit dans l’intimité de Dieu et nous fait participer à son dessein d’amour qu’il a pour nous.
Le récit des disciples d’Emmaüs illustre bien ce qu’est le don de l’intelligence. Eux qui sont déçus et affligés au début du récit, disent à la fin de celui-ci: « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’Il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures. » (Lc 24, 32). Chemin faisant, ils se sont ouverts pour le don de l’intelligence, ce don qui est si important pour notre vie chrétienne.

Que le Seigneur nous donne, à tous, ce don afin que nous comprenions, comme Il comprend Lui, les choses qui arrivent et que nous comprenions  surtout, la Parole de Dieu dans l’Évangile.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

3 Le verset « Je bénis Yahvé qui s’est fait mon conseil, et même la nuit, mon cœur m’instruit » (Ps 16, 7) nous parle d’un autre don du Saint-Esprit : le don du conseil. Nous savons comme il est important, dans les moments les plus délicats, de pouvoir compter sur les suggestions de personnes sages, qui nous aiment. Or, à travers le don du conseil, c’est Dieu lui-même, avec son Esprit, qui illumine notre cœur, de manière à nous faire comprendre la juste manière de parler et de nous comporter, le chemin que nous devons  suivre. Comment ce don agit-il en nous ?
Le conseil est le don par lequel l’Esprit Saint rend notre conscience capable de faire un choix concret en communion avec Dieu, selon la logique de Jésus et de son Évangile. De cette manière, l’Esprit nous fait grandir intérieurement, nous fait grandir positivement, nous fait grandir dans les communautés et nous aide à ne pas tomber en proie à l’égoïsme et à notre propre manière de voir les choses. Ainsi, l’Esprit nous aide à grandir et aussi à vivre en communauté. La condition essentielle pour conserver ce don est la prière. Dans la prière demandons à l’Esprit de nous conseiller, de nous accorder à la volonté du Seigneur.
Puisse l’Esprit toujours donner à notre cœur la certitude que le Seigneur est à nos côtés et nous combler ainsi de son réconfort et de sa paix ! Demandons le don de conseil.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

4 Nous savons que le Seigneur nous soutient toujours dans notre faiblesse ; il le fait avec le don de la force. Dans la parabole du semeur, Jésus nous parle de grain qui finit sur la route, de grain qui tombe sur le terrain caillouteux ou au milieu des ronces, mais aussi de celui qui tombe sur le bon terrain où il peut croître et donner du fruit. (cf. Mc 4, 3-9) Jésus nous explique que la semence se heurte à différents obstacles, mais le don de force libère notre cœur de ceux-ci et c’est ainsi que la Parole du Seigneur peut être mise en pratique, de façon authentique et joyeuse. Oui, le don de la force nous rend plus forts, il nous libère de nombreuses entraves.
Il ne s’agit pas seulement d’entraves venant de notre cœur, nous rencontrons tous des situations difficiles, de tout ordre et d’ordre différent pour chacun : il faut être fort pour mener sa vie, sa vie familiale, sa vie professionnelle,  sa vie de croyant. Il ne s’agit pas seulement de situations particulières, mais bien souvent aussi de difficultés qui durent et dans lesquelles ont doit faire preuve de persévérance et de confiance. Mais nous savons que le Seigneur ne nous met pas à l’épreuve au-delà de ce que nous pouvons supporter.
Ne présumons pas de nos forces et demandons à l’Esprit Saint le don de la force, demandons-lui de soulager notre cœur et de nous communiquer une force nouvelle et de l’enthousiasme à notre vie afin que nous puissions suivre Jésus.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

5 Lorsque l’on parle de science, la pensée se tourne immédiatement vers la capacité de l’homme de connaître toujours mieux la réalité qui l’entoure et de découvrir les lois qui régissent la nature et l’univers. La science qui vient de l’Esprit Saint, toutefois, ne se limite pas à la connaissance humaine : c’est un don spécial, qui nous conduit à saisir, à travers la création, la grandeur et l’amour de Dieu et sa relation profonde avec chaque créature. Lorsque nos yeux sont illuminés par l’Esprit, ils s’ouvrent à la contemplation de Dieu, dans la beauté de la nature et dans la grandeur de l’univers, et nous conduisent à découvrir que toute chose nous parle de Lui et de son amour.
Dans le premier chapitre de la Genèse, précisément au début de toute la Bible, est mis en évidence le fait que Dieu est satisfait de sa création, en soulignant de façon répétée la beauté et la bonté de chaque chose. Si Dieu voit que la création est une bonne chose, est une belle chose, nous aussi nous devons adopter cette attitude et voir que la création est une chose bonne et belle. Tel est le don de science qui nous fait voir cette beauté, louons donc Dieu, en lui rendant grâce de nous avoir donné tant de beauté.
Aux yeux de Dieu, nous sommes la chose la plus belle, la plus grande, la meilleure de la création : le Seigneur nous aime ! Nous devons lui rendre grâce pour cela. Le don de la science nous place en profonde harmonie avec le Créateur et nous fait participer à la limpidité de son regard et de son jugement. Et c’est dans cette perspective que nous réussissons à saisir dans l’homme et la femme le sommet de la création, comme accomplissement d’un dessein d’amour qui est imprimé en chacun de nous et qui nous fait reconnaître comme frères et sœurs.
Demandons le don de la science grâce auquel nous voyons que la création est belle et bonne.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

6 Les effet du don de la science sont un motif de sérénité et de paix et font du chrétien un témoin joyeux de Dieu, sur les pas de saint François d’Assise et de nombreux saints qui ont su louer et chanter son amour à travers la contemplation de la création. Dans le même temps, toutefois, le don de la science nous aide à ne pas tomber dans certains comportements excessifs ou erronés. Le premier est constitué par le risque de nous considérer comme les propriétaires de la création. La création n’est pas une propriété, que nous pouvons dominer à notre guise ; ni la propriété de quelques-uns, d’une poignée de personnes : la création est un don, c’est un don merveilleux que Dieu nous a fait, afin que nous en prenions soin et que nous l’utilisions au profit de tous, toujours avec un grand respect et gratitude. Le deuxième comportement erroné est représenté par la tentation de nous arrêter aux créatures, comme si celles-ci pouvaient offrir la réponse à toutes nos attentes. À travers le don de la science, l’Esprit nous aide à ne pas tomber dans cette erreur.
Revenons à la première voie erronée : dominer la création au lieu de la protéger. Nous devons protéger la création parce qu’il s’agit d’un don que le Seigneur nous a fait, c’est le don que Dieu nous a offert ; nous sommes gardiens de la création. Lorsque nous exploitons la création, nous détruisons le signe de l’amour de Dieu. Détruire la création signifie dire à Dieu « cela ne me plaît pas ». Et cela n’est pas bon : voilà le péché.
La protection de la création est précisément la protection du don de Dieu et dit à Dieu : « Merci, je suis gardien de la création mais pour la faire progresser, jamais pour détruire ton don ».
Cela doit nous faire réfléchir et doit nous faire invoquer l’Esprit Saint pour le don de la science afin de bien comprendre que la création est le plus beau don de Dieu. Il a fait tant de bonnes choses pour la meilleure chose qu’est la personne humaine.
Demandons le don de la science qui nous aide aussi à considérer la création comme un don de Dieu et à être reconnaissant pour celui-ci.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

7 Aujourd’hui, nous voulons nous arrêter à un don du Saint-Esprit qui touche le cœur de notre identité et de notre vie chrétienne : le don de la piété. Ce don indique notre appartenance à Dieu et notre lien profond avec Lui, un lien qui donne un sens à toute notre vie et qui nous maintient solides, en communion avec Lui, également dans les moments les plus difficiles et compliqués.
Il s’agit d’un lien qui vient de l’intérieur et qui exprime une relation vécue avec le cœur : c’est notre amitié avec Dieu, qui nous a été donnée par Jésus, une amitié qui change notre vie et qui nous remplit d’enthousiasme, de joie. C’est pourquoi le don de la piété suscite tout d’abord en nous la gratitude et la louange. Quand le Saint-Esprit nous fait percevoir la présence du Seigneur et tout son amour pour nous, il réchauffe notre cœur et nous incite presque naturellement à la prière et à la célébration. La piété est donc synonyme d’un authentique esprit religieux, d’une proximité filiale avec Dieu, de cette capacité de le prier avec amour et simplicité qui est propre aux personnes humbles de cœur.
Si le don de la piété nous fait croître dans la relation et la communion avec Dieu et nous conduit à vivre comme ses enfants, il nous aide en même temps à déverser cet amour aussi sur les autres et à les reconnaître comme des frères. C’est alors que nous serons en effet animés par des sentiments de piété à l’égard de ceux qui sont à nos côtés et de ceux que nous rencontrons chaque jour. Le don de la piété signifie être vraiment capables de se réjouir avec qui est dans la joie, de pleurer avec qui pleure, d’être proche de qui est seul ou angoissé, de corriger qui est dans l’erreur, de consoler qui est affligé, d’accueillir et de secourir qui est dans le besoin. Il existe un lien très étroit entre le don de la piété et la douceur. Le don de la piété que nous donne le Saint-Esprit nous rend doux, nous rend calmes, patients, en paix avec Dieu, au service des autres avec douceur. (N’est-ce pas le sens de "dévotion" pour saint François de Sales ?)
Demandons au Seigneur que le don de son Esprit puisse vaincre notre crainte, nos incertitudes, également notre esprit inquiet, impatient, et qu’il puisse faire de nous des témoins joyeux de Dieu et de son amour. Que le Saint-Esprit nous donne à tous ce don de piété.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

8 Le don de la crainte de Dieu, dont nous parlons aujourd’hui, conclut la série des sept dons de l’Esprit Saint. Cela ne signifie pas avoir peur de Dieu : nous savons bien que Dieu est Père, et qu’il nous aime et veut notre salut, et qu’il pardonne, toujours ; c’est pourquoi il n’y a aucune raison d’avoir peur de Lui. La crainte de Dieu, au contraire, est le don de l’Esprit qui nous rappelle combien nous sommes petits face à Dieu et à son amour et que notre bien réside dans l’abandon, avec humilité, avec respect et confiance, entre ses mains. Telle est la crainte de Dieu : s’abandonner à la bonté de notre Père qui nous aime tant.
Lorsque l’Esprit Saint établit sa demeure dans notre cœur, il nous transmet réconfort et paix, et nous conduit à nous sentir tels que nous sommes, c’est-à-dire petits, avec cette attitude – tant recommandée par Jésus dans l’Évangile – de celui qui place toutes ses préoccupations et ses attentes en Dieu et se sent entouré et soutenu par sa chaleur et sa protection, précisément comme un enfant avec son papa ! C’est ce que fait l’Esprit Saint dans nos cœurs: il nous fait sentir comme des enfants dans les bras de notre papa. Dans ce sens, alors, nous comprenons bien que la crainte de Dieu prend en nous la forme de la docilité, de la reconnaissance et de la louange, en emplissant notre cœur d’espérance. Bien souvent nous faisons l’expérience de nos limites et de notre pauvreté, mais l’Esprit nous réconforte et nous fait percevoir que la seule chose qui importe est de nous laisser conduire par Jésus entre les bras de son Père.
Grâce à la crainte de Dieu nous fait sentir comme des enfants dans les bras du Seigneur. Demandons le don de la crainte de Dieu.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …

9 La crainte de Dieu nous fait prendre conscience que tout vient de la grâce et que notre véritable force réside uniquement dans le fait de suivre le Seigneur Jésus et de laisser le Père déverser sur nous sa bonté et sa miséricorde. Ouvrir son cœur, afin que la bonté et la miséricorde de Dieu pénètrent en nous. C’est ce que fait l’Esprit Saint avec le don de la crainte de Dieu : il ouvre les cœurs. Un cœur ouvert afin que le pardon, la miséricorde, la bonté, les caresses du Père viennent à nous, car nous sommes ses enfants infiniment aimés.
Lorsque nous sommes envahis par la crainte de Dieu, alors nous sommes portés à suivre le Seigneur avec humilité, docilité et obéissance. Mais cela, non pas à travers une attitude résignée et passive, ou même de lamentation, mais avec l’émerveillement et la joie d’un fils qui se reconnaît servi et aimé par le Père. La crainte de Dieu, donc, ne fait pas de nous des chrétiens timides, soumis, mais engendre en nous courage et force ! C’est un don qui fait de nous des chrétiens convaincus, enthousiastes, qui ne sont pas soumis au Seigneur par peur, parce qu’ils sont émus et conquis par son amour ! Etre conquis par l’amour de Dieu est une belle chose ! Se laisser conquérir par cet amour de papa, qui nous aime tant, qui nous aime de tout son cœur.
Le psaume 34 nous fait élever cette prière : « Un pauvre a crié, Yahvé écoute, et de toutes ses angoisses il le sauve. Il campe, l’ange de Yahvé, autour de ses fidèles, et il les dégage » (vv. 6-7). Demandons au Seigneur la grâce d’unir notre voix à celle des pauvres, pour accueillir le don de la crainte de Dieu et pouvoir nous reconnaître, avec eux, revêtus de la miséricorde et de l’amour de Dieu, qui est notre Père, notre papa.
La crainte de Dieu nous donne la force de mettre nos talents au service des autres, tout spécialement les plus pauvres. Demandons ce don à l’Esprit Saint. Remercions-le aussi à la fin de cette neuvaine pour ses sept dons.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père, …